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3 décembre 2019

COP26 : les entreprises, partenaires ou ennemies du climat ?

COP26 : les entreprises, partenaires ou ennemies du climat ?
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La COP26 à Glasgow va s’ouvrir ce dimanche 31 octobre en présence de nombreux chefs d’Etat. Cependant, le rôle des entreprises dans les négociations et dans l’action climatique est également majeur. Si certains parient déjà sur un échec de ce grand sommet, des mouvements d’entreprises se mobilisent. Leur objectif est de rehausser l’ambition d’un éventuel accord final à la COP.

Le Mouvement Impact France porte la voix des entreprises engagées pour le climat, et sera présent à la COP26. Aux côtés des groupes de salariés constitués par Les Collectifs, les dirigeants d’Impact France défendront leur vision. Pour eux, elle est un outil au service de la préservation et de la régénération du capital humain et écologique. Avant la COP, que penser du rôle des entreprises dans les négociations climatiques ? Quels sont les mécanismes à l’œuvre ? Et comment engager son entreprise dans une dynamique positive pour le climat ?  

Les COP et les entreprises, entre lobbying et engagements

Petit détour historique : nous voilà à Rio en 1992. L’occasion ? Le Sommet de la Terre : le troisième grand sommet réunissant la quasi-totalité des chefs d’Etat. Au sommaire, changements climatiques, biodiversité ou encore la gestion des forêts. C’est donc lors de cette grand-messe du climat qu’est notamment signée la CCNUCC. Il s’agit de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Convention qui est aujourd’hui le cadre des COP, conference of parties en anglais. Comprendre : la conférence des parties à la convention. Depuis la première COP berlinoise de 1995, les entreprises se sont jointes aux négociations climatiques.

Les entreprises, un lobby anti-climat historique  

Historiquement, la contribution des grandes entreprises multinationales aux négociations climatiques est plutôt négative. Les firmes multinationales s’organisent de façon sectorielle pour former un groupe d’intérêt incontournable. Par exemple, l’industrie du tabac s’est mobilisée dans les années 1950 quand la cigarette était accusée d’être cancérigène. On sait maintenant que les industriels financent des études scientifiques de désinformation.  

Pour en revenir au climat, les géants s’organisent également de façon efficace. Les principales majors pétrolières se regroupent pour protéger leurs intérêts. Dans la revue Global Environmental Change, les historiens et sociologues Christophe Bonneuil et Pierre-Louis Choquet montrent cela. Ici, ils étudient comment les majors réussissent à créer du doute quant aux changements climatiques. Pendant les COP, comme à Rio en 1992, cette idéologie climatosceptique se diffuse aux Etats et à la presse.

Depuis, la lutte de ces grandes entreprises pour freiner les accords et l’ambition climatique demeure. Parallèlement, l’urgence climatique qui s’impose aussi et permet d’adopter un agenda écologique au niveau mondial.  

Des ODD aux Accords de Paris, début des entreprises pour le climat

A rebours du lobby des entreprises contre le climat, un autre mouvement entrepreneurial s’est enclenché grâce aux travaux du GIEC. Ainsi, le GIEC a permis, malgré les lobbys, de diffuser l’urgence climatique à une large partie de la société civile et également aux dirigeants économiques. C’est les débuts de la RSE : la limitation des externalités négatives (sociales et environnementales) des entreprises. Les premières démarches RSE, aux effets souvent limités à l’échelle de la transformation de l’entreprise, permettent toutefois d’ancrer la responsabilité des entreprises sur le climat et l’environnement.  

Ce tournant de la RSE a notamment permis le grand processus de consultation autour des ODD : les objectifs du développement durable. Le monde de l’entreprise a en effet été consulté par les Nations Unies dans le cadre des négociations climatiques. Grâce à ça, les ODD peuvent former un cadre partagé entre les Etats, les entreprises et les ONG.  

Adoptés en 2015 avec le soutien des entreprises engagées, les ODD servent à structurer plus en profondeur un mouvement. En effet, l’économie s’adapte aux enjeux de développement climatiques et sociaux.  

A la COP21, les entreprises sont dans les discussions sur les Accords de Paris. C’est de leurs actions que dépend l’atteinte des objectifs climatiques fixés par les Etats. Le rôle des entreprises dans la réduction des gaz à effets de serre est clairement établi.  

Les objectifs du développement durable, rédigés avec les entreprises engagées pour le Climat

Depuis la COP21, les entreprises s’engagent pour le climat

Depuis 2015 et la COP21 qui a mis à l’agenda les enjeux climatiques, les entreprises engagées sont parfois à la pointe de la lutte contre le dérèglement climatique. La RSE s’est en effet déplacée au sein des entreprises pour s’intégrer à la stratégie globale. Ce décloisonnement permet de donner toute son ambition à des politiques de réduction des externalités négatives.  

On peut par exemple penser à l’Oréal où Alexandra Palt, qui a créé le pôle RSE il y a plus de 20 ans, aujourd’hui Vice-présidente du groupe. Elle a mené une véritable réflexion et action de transformation de l’entreprise : pratiques internes, packaging des produits et provenance des ingrédients…  

Cette transformation des pratiques des entreprises s’est également accompagnée de la multiplication d’initiatives. Les coalitions d’entreprises comme Global Compact, Carbon Business Leadership coalition ou encore Responsible Corporate Engagement in Climate Policy, prolifèrent. Côté français, cela se démontre également avec des coalitions comme 10% pour tout changer, le Comité 21 ou le C3D : le Collège des directeurs du développement durable.  

Plus concrètement et au-delà des engagements pour le climat, on observe une multiplication des actions. La relocalisation de la filière textile en France en est un bon exemple avec des acteurs phares comme 1083, Résilience ou le slip français qui recréent des emplois et des compétences tout en réduisant l’impact environnemental d’une production textile normalement ultrapolluante.  

Sans s’inverser totalement, le mouvement de lobbying est passé d’une logique radicalement climato-sceptique à un message plus contrasté et pluriel d’acteurs aux intérêts différents mêlant opportunisme, convictions et doubles messages. Pour démêler tout cela, des mouvements qui défendent des modèles cohérents d’entreprises qui ont une contribution positive pour le climat et la société se créent, c’est notamment le cas du Mouvement Impact France.

Le mouvement des entreprises pour le climat

Le Mouvement Impact France est en effet à rebours de la RSE qui vise à limiter les externalités négatives. Pour Forbes, Caroline Neyron, directrice générale observe cette tendance « les entreprises sont nombreuses, pour des raisons citoyennes et économiques, à vouloir se transformer », au Mouvement Impact France, nous leur proposons de progresser dans cette voie et de faire de leur entreprise un outil au service de la transition.  

Ce mouvement d’entreprises porte aujourd’hui la voix de 7 500 entreprises qui pensent que la transition écologique (et sociale !) une opportunité pour le business et pour leur impact positif global. Elles poussent au niveau politique des propositions ambitieuses pour amener toutes les entreprises dans cette dynamique de transformation.  

Et les entreprises à la COP26 dans tout ça ?

A la COP26 de Glasgow, les entreprises ne seront pas absentes. Si comme à chaque sommet international, les lobbys seront présents, cet autre mouvement engagé sera également de la partie. Eva Sadoun, co-présidente du Mouvement Impact France sera sur place pour représenter cette économie engagée. Elle s’attachera notamment à montrer que les salariés et les dirigeants peuvent agir de concert pour transformer leur modèle et engager ainsi la transition écologique de leur entreprise.  

Les Collectifs et Impact France seront ainsi à la COP pour rappeler que la prise en compte des changements climatiques concerne toutes les parties prenantes des entreprises et que chacune de ces parties-prenantes est attachée à la transformation écologique. Avec donc, Barbara Pompili, Ministre française de la Transition écologique et Emmanuel Faber (ex- PDG de Danone) Eva Sadoun et Quentin Bordet porteront le message des entreprises engagées pour le climat. C’est à dire que l’urgence climatique suppose une action politique mondiale ambitieuse, et les entreprises en sont demandeuses.  

Entreprise engagée pour le climat ? Rejoignez le premier réseau business et lobbying qui encourage la transition écologique et sociale !

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