
À la veille de la COP 30 de Belém, les 27 États membres sont finalement parvenus à un accord sur une trajectoire ambitieuse : réduire d’au moins 90 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, par rapport à 1990. Cet objectif, fixé après des mois d’incertitude et de risque réel de report, constitue une avancée historique. Il répond à l’exigence scientifique – atteindre le seuil minimal permettant de rester sur une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris (+1,5 à +2 °C) – et à une demande stratégique des entreprises : disposer d’un cap clair, stable et crédible pour planifier leurs investissements et accélérer leur transition.
Cet accord, qui paraissait encore hors d’atteinte il y a quelques semaines, marque le retour d’une prévisibilité attendue par toutes les entreprises prêtes à investir et s’engager pour une économie bas-carbone. Tout au long de cette période, Impact France a contribué à structurer l’appel de milliers de dirigeants d’entreprises engagés en faveur de l’adoption rapide d’une trajectoire ambitieuse, crédible et juridiquement contraignante à l’horizon 2040, qui intègre une feuille de route claire avec :
Cet objectif s’accompagne d’un jalon intermédiaire à 2035, exprimé non pas comme une cible unique, mais sous la forme d’une fourchette de réduction des émissions comprise entre 66,25 % et 72,5 % par rapport à 1990, qui constituera la CDN (Contribution Déterminée au Niveau National) de l’Union européenne pour la COP 30.
L’accord intègre également des leviers d’actions intéressants pour atteindre ces objectifs, avec notamment :
Malgré son ambition, plusieurs éléments semblent fragiliser l’efficacité de l’accord, à l’image du décalage d’un an de l’ETS 2, alors que les entreprises avaient besoin immédiatement du signal-prix pour orienter leurs investissements, le flou persistant autour de la révision du MACF (mécanisme d’ajustement carbone aux frontières), la réautorisation après 2035 de la vente des véhicules à carburants bas-carbone ou la possibilité d’utiliser jusqu’à 5 % de crédits carbone internationaux. Autant d’éléments qui, sans clarification rapide, pourraient freiner les filières clés de la résilience, de l’innovation et de la prospérité européenne.
Nous saluons le cap, mais nous alertons aussi sur un risque majeur : l’écart entre l’annonce politique et les conditions de mise en œuvre réelle. Pour tenir –90 %, l’Europe devra accélérer, pas ralentir.
L’Europe arrive enfin à Belém avec une position commune – un avantage diplomatique essentiel. Mais la réussite de cette stratégie dépend désormais :
L’objectif est fixé. Désormais, tout se joue dans l’exécution.

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