Les entreprises sont aujourd’hui soumises à une équation complexe si elles souhaitent être viables sur le long-terme : concilier compétitivité économique et impératifs de responsabilité sociétale et environnementale. Dans ce cadre, et alors que la capacité des entreprises à assurer leur pérennité repose notamment sur leur aptitude à anticiper les risques, notamment extra-financiers, l’objectivation de la performance d’impact des entreprises et son intégration au sein de leur stratégie globale devient alors un élément stratégique essentiel pour garantir la robustesse et prospérité de notre économie.
Dans ce contexte, le Mouvement Impact France, aux côtés de partenaires experts et académiques, s’attèle depuis 4 ans à repenser les critères qui définissent le succès des entreprises au-delà des seuls critères financiers traditionnels. L’objectif : contribuer à la définition et la démocratisation de méthodologies concrètes et accessibles de monétarisation des coûts évités pour la société liés à la performance d’impact positif des entreprises à impact, afin d’identifier les retombées économiques de leurs engagements et faciliter leur pleine intégration dans les stratégies de pilotage.
D’abord aux côtés du BCG et de l’IPSOS, une première étude menée en 2022 visait à comprendre les freins qui subsistent au passage à l’échelle des start-ups à impact. Cette réflexion a fait émerger le concept de “Licorne à impact”, une entreprise de moins de 10 ans, proposant une innovation de rupture et permettant 50 millions d’euros de coûts évités pour la société par an (en substitution du milliard d’euros de valorisation financière, un des critères de définition des “Licornes” de la fintech, du big data ou de la blockchain).
Le second volet de cette étude l’année suivante, en partenariat avec l’ESSEC Business School, entérinait une définition spécifique de la licorne à impact et proposait de substituer le critère de valorisation financière par celui de la valeur sociale et environnementale créée. A travers la mesure des coûts évités directs pour la société grâce à l’activité de ces startups, ces deux études ont prouvé l’intérêt de valoriser financièrement les impacts sociaux et environnementaux.
Une troisième étude en 2024 a permis d’élargir la mesure aux coûts indirects et à la valeur sociétale globale, grâce à une approche inspirée du Social Return on Investment (SROI), offrant une meilleure compréhension de l’impact total des entreprises sur la société et l’environnement. Pour les entreprises à impact évaluées, les coûts évités et la valeur totale créée correspondent en moyenne à 130% de leur chiffre d’affaires.
Pour cette cinquième année consécutive, et dans un contexte de backlash écologique, nous avons choisi de défricher un nouveau terrain de la mesure d’impact. Il s’agit pour nous de réaffirmer que les engagements sociaux et environnementaux des entreprises ne s’essoufflent pas, mais au contraire, sont de plus en plus consolidés. Loin d'être une contrainte, l'intégration de l’impact sociétal, via les coûts évités, au sein de leur modèle d'affaires doit constituer un facteur qui démultiplie leur performance globale.
L’objectif de cette nouvelle étude est donc d’élargir le prisme d’analyse au-delà des seules entreprises à impact, et d’explorer la valorisation financière de l’impact des stratégies de limitation des externalités négatives déployées par les entreprises, en se basant sur le calcul des coûts évités.
Co-piloté par le Mouvement Impact France et le cabinet de conseil Wavestone, un panel de six entreprises (Harmonie Mutuelle, Veolia, Sogaris, BEL, L’Occitane, La Poste) font l’objet d’études de cas concrètes couvrant différents angles de l’impact : l’empreinte carbone, l’empreinte environnementale et les politiques RH inclusives.
« Ce partenariat avec Impact France illustre l’engagement de Wavestone à participer activement aux réflexions stratégiques collectives, en plus d’accompagner concrètement les entreprises dans leurs transformations durables. Nous sommes convaincus que la responsabilité sociétale constitue un levier essentiel de création de valeur pérenne, tant pour les entreprises que pour la société dans son ensemble. À travers cette étude exploratoire sur les coûts évités, nous souhaitons alimenter et enrichir les échanges entre pairs sur l’impact, et outiller les entreprises pour mieux appréhender et valoriser les retombées tangibles de leurs engagements. » souligne Cédric Baecher, Partner Wavestone.
Les Universités d'Été de l'Économie de Demain, qui se sont tenues le 29 août dernier, ont constitué un premier point de passage pour présenter la démarche engagée, à l’occasion d’une masterclass sur l’objectivation de la performance globale des entreprises.
Mélangeant paroles d’experts et retours de terrain de la part des entreprises du panel, la nécessité de construire un langage commun de la mesure d’impact est apparue évidente afin de permettre à terme une vraie démocratisation de ces méthodes. La publication de cette étude est prévue pour la fin de l’année 2025.
« L’ensemble du tissu économique est déjà amené, en partie par les réglementations, à prendre en compte les coûts environnementaux et sociaux que génèrent son activité. L’accompagner dans la valorisation et la diffusion de cette performance intégrée ne fera que rendre notre modèle, qui allie compétitivité et durabilité, plus robuste. » conclut Caroline Neyron, Directrice Générale d’Impact France.
1 cap clair, 3 rapports et plus de 30 propositions concrètes. A l’occasion des Universités d'Été de l'Économie de Demain 2025, nous sommes heureux de dévoiler notre feuille de route et nos recommandations pour projeter notre économie, nos territoires et le monde financier dans l'avenir.